Les communautés du village Apouh (Sanaga-Maritime) s’opposent au replanting des palmiers à huile autour des habitations au cameroun
Le 13 avril 2023, les populations du village Apouh à Ngog situé dans l’arrondissement d’Edéa 1er, département de la Sanaga-Maritime, région du Littoral, ont paralysé les activités de production à l’usine de la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) d’Edéa.
En cause : leur chef traditionnel, Sa Majesté Mercure Ditope Lindoume, a été écroué à la prison principale d’Edéa le 12 avril, suite à une garde à vue administrative prononcée par le préfet Cyrille Yvan Abondo, pour une période de 15 jours renouvelables.
Les motifs sont relatifs à la rébellion et trouble à l’ordre public, qualifiés d’actes criminels relevant du grand banditisme. Suite à un engagement écrit pris par l’autorité traditionnelle de ne plus inciter ses sujets à la révolte, il est libéré le 14 avril dernier à 17h 25 minutes de plus de 70 ans.
« Et quand bien même les plaintes des communautés seraient légitimes, elles doivent être réglées dans le cadre d’une plateforme tripartite Etat-Socapalm-communautés riveraines mise en place », explique le chef de terre. A son avis, le chef d’Apouh est insubordonné et toujours absent aux réunions de concertation.
Un projet de planting sur 500 hectares de plus ?
La situation qui prévaut à Apouh ne serait pas un cas isolé. D’après Marie Noëlle Etonde, présidente des femmes de la Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun (Synaparcam), la Socapalm a le même mode opératoire dans la plupart des zones où elle est en activité. Elle en veut pour preuve la décision des responsables de Mbonjo dans le département du Moungo, d’interdire les plantations de palmiers dans les bas-fonds.
« Tout ce que les riverains veulent c’est qu’on libère les terres qui sont autour des maisons. Ils ne vont plus replanter ce qu’ils sont en train d’abattre. C’est ce qui est écrit dans le cahier de charges », martèle-t-elle. Mme Etonde ajoute qu’il y a 20 000 ha à libérer dans les 78 000 que l’entreprise dispose. En ce moment, elle paie le bail sur 58 000 ha. Une autre source proche du dossier indique que la Socapalm serait en train de vouloir planter 500 hectares de plus.